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Libération

La rentrée en chantier de Martine Aubry (3). Retraites: la renaissance du dossier. Lionel Jospin minimise les prévisions du rapport Charpin.

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publié le 2 septembre 1999 à 0h39

Au moins la réforme des retraites inspire-t-elle les publicitaires.

La marque d'eau minérale Evian en esquisse le profil avec un slogan haut les coeurs: «La retraite à 90 ans. Nouveau: un litre pour le bureau.» La formule est volontairement provocatrice. Mais Martine Aubry, à qui échoit ­ titre de ministre de la Solidarité oblige ­ le pilotage de ce dossier politiquement explosif, pourrait ne pas apprécier ce caillou supplémentaire dans un champ déjà semé d'embûches. Les violentes réactions qu'avait suscitées, début avril, la remise de l'alarmant rapport du Plan sur l'avenir des retraites l'ont instruite de l'état de l'opinion; le discours prononcé le 14 juillet par le président Chirac l'a renseignée quant aux intentions belliqueuses de l'opposition sur le dossier. Martine Aubry sait le terrain miné.

Retard. Absorbée par la seconde loi sur les 35 heures, préoccupée par l'élaboration du budget de la Sécurité sociale, elle applique donc à la lettre les consignes de Lionel Jospin: «concertation sans précipitation». A la lettre, et même au pied de la lettre. Décidée dans la foulée du rapport du Plan, la première série de rencontres avec les partenaires sociaux ne s'achève qu'aujourd'hui, avec l'audition de la CFDT. Un retard à l'allumage dont personne ne se plaint vraiment, pas même les syndicats, trop heureux de voir enfin réunis tous les interlocuteurs gouvernementaux concernés par le dossier, c'est-à-dire, outre la ministre, les représentants des ministères des Finances, des T