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Libération
Interview

Jean-Pierre Raffarin, vice-président de DL , critique l'attitude de Jospin. «La gauche s'éloigne de ceux qui souffrent».

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publié le 3 septembre 1999 à 0h37

Jean-Pierre Raffarin est sénateur, président de la région

Poitou-Charentes et vice-président de Démocratie libérale.

N'êtes-vous pas inquiet de l'état de santé de la droite à l'heure où Lionel Jospin triomphe à La Rochelle, fort de ses résultats en matière d'emploi?

La santé de l'opposition n'est pas si mauvaise. Dans le match désormais ouvert entre Jacques Chirac et Lionel Jospin pour la présidentielle de 2002, l'été n'a pas été bon pour le Premier ministre. Le feuilleton estival n'a pas été celui des malheurs de la droite mais celui des divisions de la gauche. Lionel Jospin se coupe du peuple. Aux yeux des couches populaires, les socialistes exercent le pouvoir avec trop de gourmandise. Le ballet des cortèges officiels à La Rochelle (où se tenaient les universités d'été du PS, ndlr) et cette autosatisfaction affichée est, pour beaucoup de gens, difficile à vivre. Tous ceux qui sont aujourd'hui dans une situation de pauvreté ne perçoivent aucun espoir dans le discours du gouvernement. Les 3 millions de personnes qui ne payent pas d'impôts et qui vivent des minima sociaux ne se sentent pas concernées par le débat fiscal. C'est par manque de politique sociale authentique que le gouvernement est fragile. Il est dans une culture de protection des intérêts acquis. Lionel Jospin veut se rapprocher des classes moyennes en leur redistribuant la cagnotte fiscale sur laquelle comptaient les plus fragiles. Il s'est éloigné de ceux qui souffrent le plus. Je pense que Lionel Jospin est men