A force de voir ses perceptions sauter régulièrement la trésorerie principale d'Ajaccio a été visée hier soir , Alain Bonel, trésorier payeur général (TPG) pour les deux départements de Corse, s'est fait une raison. «On reconstruit, on répare et on continue.» Les quatre attentats commis depuis le début de l'année ne le dissuadent pas «d'exercer sa mission»: faire rentrer l'argent de l'impôt dans les caisses du Trésor. Mais sur l'île, elle a fini par devenir un des symboles du «rétablissement de l'Etat de droit». Et l'affaire de l'incendie de la paillote Chez Francis n'a pas détourné les pouvoirs publics de cet objectif. «La politique menée sur l'île n'a pas connu d'inflexions. Il n'y a pas de changement de stratégie. Le préfet Lacroix a une approche différente de son prédécesseur mais, sur le fond des choses, c'est pareil», assure le TPG qui ne se déplace qu'accompagné par une escorte policière.
Ceux qui craignaient ou espéraient que, avec la nomination du nouveau préfet, le gouvernement serait tenté de mettre la pédale douce en sont pour leurs frais. Loin d'adopter un profil bas, l'Etat persévère mais avec moins de tapage que sous la période Bonnet. Et les résultats suivent. Dans le domaine fiscal entre autres. «Une partie des habitants avait fini par croire que payer ses impôts était une spécificité continentale», plaisante un agent de cette administration. Les taux de recouvrement de l'impôt sur le revenu se situaient dix points derrière la queue du peloton des plus mau