Les nationalistes répètent qu’ils sont «prêts au dialogue», mais ils ont sans doute mis la barre un peu haut et risquent d’être déçus par la visite de Lionel Jospin aujourd’hui en Corse. «Monsieur le Premier ministre, a déclaré l’un de leurs porte-parole lors d’un rassemblement samedi à Ajaccio, le peuple corse souhaite ardemment que vous preniez l’exacte mesure du caractère historique de votre voyage.» Et de faire circuler une interview au Figaro il y a trois ans, où le premier secrétaire du PS se penchait avec enthousiasme sur la question corse. Il se demandait si le maintien de deux départements dans une île de 250 000 habitants était «un gage d’efficacité et de démocratie» et souhaitait s’inspirer de «l’exemple d’autres îles (méditerranéennes ou d’outre-mer)» pour «concevoir un statut original».
Terrain expérimental. C’est bien là que le mouvement nationaliste attend le Premier ministre. Il souhaite des pouvoirs accrus à l’Assemblée territoriale, la reconnaissance du peuple corse avec un corps électoral redéfini en conséquence. José Rossi, le président DL de l’Assemblée territoriale, ne cache pas qu’il souhaite lui aussi une avancée institutionnelle. Son rival radical, Paul Giacobbi, a dénoncé à son tour «l’empilement des niveaux d’administration» et souhaite faire de la Corse «un terrain d’expérimentation». L’idée d’autonomie, ou d’indépendance pour les nationalistes, a incontestablement avancé en Corse, même si le mouvement national a encore du mal à progre