Ajaccio, envoyés spéciaux.
Au pied des travées, Paul Quastana et Jean-Guy Talamoni, les deux leaders du groupe Corsica Nazione de l'Assemblée territoriale de Corse, sont entourés d'un essaim de caméras et de micros. Lionel Jospin vient de leur répondre longuement. Stars du jour, les deux hommes reconnaissent à l'orateur «des mots flatteurs», un discours réussi «sur le plan littéraire». Mais ne reculent pas d'un pouce: «Le Premier ministre pose le préalable de la violence avant toute discussion sur le statut de la Corse. Mais la violence a des causes politiques. Pour supprimer la violence, il faut commencer par supprimer les causes politiques.»
Non-dits. Hier matin, pour la première journée de son premier voyage officiel en Corse, Lionel Jospin avait choisi de venir s'exprimer devant l'Assemblée territoriale et, selon une formule qu'il affectionne, de dialoguer avec ses 51 membres. Mais, à l'évidence, c'est bien aux 8 élus de Corsica Nazione, la coalition électorale proche du FLNC-Canal historique, qu'il venait s'adresser. Et, à travers eux, à cette frange de l'opinion publique corse qui, peut-être plus encore depuis l'affaire des paillotes, se reconnaît dans leur lutte contre l'Etat français. «Il y a trop de non-dits entre les Corses et l'Etat. Il faut que nous nous parlions davantage et avec franchise», a-t-il déclaré. Pour manifester cette volonté de dialogue, il a choisi de venir sans être accompagné d'aucun de ses ministres, pas même Jean-Pierre Chevènement: «Je représente