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Libération
Analyse

La politique du ni-ni.

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Ni ouverture ni fermeture, mais un nouveau style de dialogue.
publié le 8 septembre 1999 à 0h34
(mis à jour le 8 septembre 1999 à 0h34)

Ajaccio et Bastia, envoyés spéciaux.

Dans la Corse compliquée, Lionel Jospin est venu avec des idées" passablement compliquées. Il savait l'exercice délicat. Instruit par les effets dévastateurs de la politique rigide du préfet Bonnet, il a troqué la médication simple de «l'Etat de droit» contre un cocktail plus subtil de messages, parfois presque contradictoires. Un discours à plusieurs niveaux, visant tout à la fois à solder l'affaire des paillotes, à affirmer la continuité de la politique de fermeté en posant le préalable de la condamnation de la violence, à déclarer que nulle revendication, pas même celles des nationalistes, n'est taboue.

Semis. Le Premier ministre ne pouvait pas ne pas venir en Corse. Mais, sauf à donner le sentiment d'agir dans la précipitation, il ne pouvait annoncer la réforme statutaire réclamée par les nationalistes et, de façon moins nette, par une partie de la classe politique corse. Dans cet entre-deux, il s'est faufilé, transformant son voyage officiel en une espèce de maïeutique avec la société corse. «On sème, on va voir comment ça poussera», commentait un conseiller.

Le Premier ministre est ouvert à des transferts de compétences. Mais est-ce cela qu'attend la société corse? «Je n'en ai pas l'impression», juge-t-il. Et même si c'était le cas, avec qui le gouvernement peut-il en discuter? Les nationalistes? Ils sont minoritaires. Les élus traditionnels? Ils sont ambigus sur le sujet. La société civile? On ne l'entend guère. A cet égard, la compar