C'est promis: Lionel Jospin va enfin se passionner pour la Ville. Ce
n'est pas une première. Dès son discours d'investiture, en juin 1998, il avait placé la politique de la Ville parmi ses priorités. Sans lui accorder de ministre: Claude Bartolone, l'actuel titulaire, n'a été nommé qu'en avril 1998. Entretemps, Martine Aubry avait commandé à Jean-Pierre Sueur, maire socialiste d'Orléans, un rapport sur «la ville du XXIe siècle», que l'auteur a remis en mars 1998. Puis il a publié, il y a quelques mois, un livre plus bref, mais incisif, dans lequel il explique, très poliment, qu'en matière de politique de la Ville, ce gouvernement n'a jamais dépassé le stade des intentions. Impression très partagée dans les milieux de la politique de la Ville.
Virage pour octobre. Mais depuis la rentrée, l'entourage de Claude Bartolone «sent que quelque chose a changé». Il était temps: ces derniers mois, le ministre avait l'impression de «ramer dans le désert». Il aurait finalement obtenu l'engagement d'un soutien plus appuyé de Jospin. A deux reprises, le 25 juin puis le 6 juillet, les deux hommes se sont longuement expliqué, à l'hôtel Matignon. Le Premier ministre se serait laissé convaincre de l'intérêt d'envoyer un signal fort. «Désormais, pronostique un haut fonctionnaire, si l'équipe de Bartolone se montre à la hauteur, la Ville a un boulevard devant elle.» Fin octobre, un déplacement du Premier ministre, en compagnie de Bartolone, dans un quartier sensible, devrait annoncer le virage, et