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Libération

Retraites: Chirac sonne la charge. Le chef de l'Etat dénonce l'immobilisme du gouvernement.

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publié le 11 septembre 1999 à 0h31

On ne poignarde pas un Premier ministre populaire, on empoisonne ses

dossiers. Jacques Chirac l'a compris qui a orchestré le début des grandes manoeuvres sur le sujet politiquement ultra-sensible des retraites. Vendredi matin, devant l'aréopage de seniors, réunis au Cnit-La Défense dans le cadre de l'Année internationale des personnes âgées, il a distillé le venin qui devrait pourrir la vie du gouvernement, en s'inquiétant de ne pas le voir «répondre dès maintenant à cette question». Lionel Jospin a aussitôt réagi, en accusant implicitement le chef de l'Etat de démagogie: «Il faut traiter sérieusement les problèmes qui se posent, sans alarmisme», a-t-il déclaré hier soir, à la sortie du séminaire gouvernemental qui se tenait à Rambouillet.

Encensoir. La garde rapprochée du président a immédiatement relayé le message: dans un communiqué publié quelques heures plus tard, Jacques Barrot (UDF), Jean-Pierre Raffarin (DL), Michel Barnier (RPR) et Dominique Perben (RPR) ont salué le «courage et la détermination» du Président qui «s'est exprimé en homme d'Etat, garant lucide de l'avenir du pays».

Au RPR, l'encensoir était également de sortie. Patrick Devedjian a salué ce «discours fondateur»: «Le Président démontre ainsi son souci d'un avenir proche en dépassant les contingences électorales qui conduisent le gouvernement à rester passif.» Le porte-parole du RPR était d'ailleurs venu au Cnit écouter la bonne parole. Le secrétaire national, Nicolas Sarkozy, aussi. Tous deux au premier r