Délicat exercice: comment, lorsqu'on est parti de gouvernement,
incarner aussi la contestation sociale? Robert Hue n'a pu échapper durant tout le week-end de la Fête de l'Humanité à cette périlleuse manoeuvre d'équilibriste. Et, de son chapeau, le secrétaire national du Parti communiste a cru sortir la parade: il a proposé aux partis politiques de gauche et aux organisations syndicales de s'associer à «une grande manifestation nationale» contre le chômage. Histoire de tenter la synthèse entre responsabilité et radicalité.
L'actualité récente a bien aidé le numéro un communiste: les 7 500 suppressions d'emplois chez Michelin, les débats autour de la seconde loi des 35 heures, la crise agricole et la présence très médiatisée de José Bové, le leader de la Confédération paysanne (lire aussi page 21), à La Courneuve, ont donné l'occasion au maire de Montigny-lès-Cormeilles de se présenter comme le parangon de la lutte antilibérale. Et le traducteur des «urgences sociales». Sur chacun de ces thèmes, Robert Hue a pu se montrer comme plus exigeant encore. Outre la manifestation pour l'emploi, il a exigé la mise en place d'un «moratoire» sur tous les plans de licenciements (un thème cher à l'extrême gauche, notamment à Lutte ouvrière), qu'il a baptisé «loi antilicenciements», il a proposé la création d'une «commission de contrôle de l'utilisation des fonds publics pour l'emploi» et demandé de nouveaux droits pour les salariés, notamment un droit de regard sur la gestion des entreprise