Pas d'annonces concrètes, pas de gages donnés à sa gauche, un peu
d'indignation et beaucoup de pédagogie" Hier soir, Lionel Jospin était l'invité du journal télévisé de France 2, pour un exercice qui, finalement, a surtout été l'occasion de resservir l'une de ses thématiques préférées: «Un pays moderne, mais une société humaine.» Nouvel habillage du désormais classique: «Oui à l'économie de marché, non à la société de marché.»
Illustration de ce ton modéré avec les suppressions d'effectifs chez Michelin. Le Premier ministre a trouvé «cette décision choquante», notamment «parce que les salariés n'en ont pas été informés comme ils auraient dû l'être». Mais la seule réponse qu'il apporte, c'est un appel à la «mobilisation»: «Je ne considère pas que c'est un fait acquis. Les patrons ont vu combien l'opinion a été choquée. Les salariés existent, les syndicats aussi. Il y a une mobilisation qui peut se mener. Il ne faut pas tout attendre de l'Etat.» «Le Medef se mobilise. Que d'autres se mobilisent aussi.» En guise de soutien, il promet de «réfléchir» si Michelin vient solliciter les aides publiques pour financer des préretraites. «Il est aussi possible à Michelin de commencer à examiner les 35 heures pour sauvegarder des emplois», a-t-il fait valoir (lire également en page 24).
«Réguler». A la question des licenciements, Lionel Jospin préfère apporter une réponse plus générale, qui met en avant son bilan. «Ce qui se passe chez Michelin ne doit pas nous faire oublier la tendance», n