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Analyse

Y a-t-il un Premier ministre pour lutter contre le capitalisme? A la gauche qui réclame le retour de l'Etat dans l'économie, il répond: non.

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publié le 14 septembre 1999 à 0h42

D'un côté, un Jospin qui promet le retour du «plein- emploi» pour

2009, de l'autre des licenciements qui continuent de tomber quand les bénéfices sont au rendez-vous, il y a comme un hiatus. Après Michelin et ses 7 500 suppressions d'emploi la semaine dernière, c'était hier au tour d'Epeda d'en annoncer 430. Ça a été trop pour Jack Lang qui, ancien ministre rose, a vu rouge. Elu de l'un des deux sites sacrifiés par l'entreprise de literie, il a morigéné «la triste illustration du capitalisme le plus sordide». Et l'ancien ministre, «révolté», d'exiger des «pouvoirs publics», donc du gouvernement, «de passer à la vitesse supérieure pour empêcher effectivement les charrettes de licenciements». Robert Hue, la veille à la fête de l'Huma, avait renouvelé sa proposition d'un «moratoire sur tous les plans de licenciements» et appelé à manifester «contre le chômage, pour le plein-emploi». «Choquante». Quand la croissance revient, il ne fait plus bon être capitaliste sans visage humain. Même parmi la gauche gouvernementale, on en vient à vilipender l'arbitraire patronal et la logique du capital. Y a-t-il un Premier ministre pour lutter contre ce capitalisme? «Attention!» avait osé vendredi Jospin à l'endroit des dirigeant de Michelin. Hier, il a trouvé «choquante» l'annonce du manufacturier et jugé que la décision n'est pas «acquise». Mais il s'en est remis à la «mobilisation» des Français pour faire changer d'avis l'entreprise clermontoise. Eux devant, lui derrière qui n'y peut pas