Pour un mal, un bien. En refusant de briguer la présidence du RPR,
Nicolas Sarkozy sait que cette nouvelle traversée du désert risque d'être longue. En bon pro de la politique, il peut aussi espérer prendre de l'épaisseur. Et masquer enfin cette image d'ambitieux insupportable, d'homme pressé, de conservateur libéral, de traître à Jacques Chirac qui lui colle à la peau et a pesé si lourd dans son score aux européennes, 12,5%. Moins que Charles Pasqua. Une claque, signe d'un sévère rejet dans le mouvement gaulliste et l'opinion. Nicolas Sarkozy aurait pu se maintenir et gagner «aux forceps» la campagne pour la présidence du RPR. Ça n'aurait été qu'une victoire à la Pyrrhus. Et il se serait retrouvé très vite à son tour «séguinisé». Incapable de gérer la méfiance du chef du l'Etat; non plus que de régner sur un RPR plus divisé que jamais. Avec des chiraquiens pur jus allant prendre directement leurs directives à l'Elysée. Ou des souverainistes, l'oeil rivé vers Charles Pasqua.
Coincé, il a préféré prendre de l'air. Et ne plus jouer les activistes. «Ma grosse erreur a été de croire que l'énergie et le travail pouvaient tout changer», admettait le maire de Neuilly là encore tout un symbole au lendemain des européennes après avoir listé, peut-être aidé par les Guignols de l'info, les handicaps qui le rendent impopulaire et le tirent vers le bas. «Je suis un homme libre», a-t-il déclaré en sortant, hier, de l'Elysée après avoir assuré qu'il était temps pour «les hommes politi