Cap à gauche! Six mois d'une primaire meurtrière au cours desquels
il a passé son temps à se vouloir «vrai FN» et à fustiger «les reniements» de Le Pen, et voilà Mégret qui abandonne une gémellité impossible pour une république incertaine. «Notre ambition n'est pas de refaire le FN sans Le Pen», a-t-il expliqué fin août à Beaune, lors de l'université d'été du Mouvement national (MN). Plaçant son parti «à mi-chemin du FN et du RPF», Mégret a insisté sur sa volonté de «conquérir l'ensemble de l'électorat national et républicain, (") dans le respect des institutions de notre pays et en rupture avec une extrême droite vouée à la marginalité». Changement de pied qu'il devrait confirmer dimanche, lors de la fête francilienne de son parti. «Nous allons renforcer nos références à la République, au respect des droits de la personne humaine, etc.», ajoute Damien Bariller, son directeur de cabinet, qui rappelle que cette préoccupation «républicaine» s'était déjà manifestée au sein de l'ancien FN, lors de son Xe congrès, en mars 1997. Tactique à l'approche d'élections municipales pour lesquelles Mégret rêve de «nouer des alliances ponctuelles et limitées» pour «sortir du ghetto», ce virage tient plus de la rengaine que de la conversion sincère. Dès la fin des années 70, se voulant «nouveaux républicains», Mégret et Le Gallou entendaient faire du club de l'Horloge l'authentique «défenseur des valeurs républicaines». Et lorsqu'il se mit à son compte en 1982, Mégret créa les Comités d'acti