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Libération

Mégret, général d’une armée mort-née.

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Sa stratégie est critiquée, les désertions se succèdent.
publié le 16 septembre 1999 à 0h41

Il y a ceux qui ont déjà pris la porte, ceux qui sont sur le seuil, et ceux qui cherchent l’issue de secours » Neuf mois d’existence et l’armée mégrétiste, laminée par sa débâcle européenne, accouche d’un bataillon de soldats perdus. Trônant sur 3,28% des voix, le prestige du chef a été sérieusement écorné. Ses méthodes sont contestées pour leur caractère «parisien et technocratique». Quant à la stratégie du Mouvement national (MN), de nombreux élus lui reprochent depuis des mois sa radicalité et plaident pour «une rupture totale et franche» avec le Front national. Autant de remous qui ont conduit Bruno Mégret à opérer fin août, à Beaune, une périlleuse volte-face (lire ci-dessous) en clamant: «L’extrême droite, c’est le FN, et nous n’avons rien à voir avec le FN!»

Trop tard pour empêcher les troupes de déserter. Dernier en date, Jean-Pierre Gost, conseiller municipal de Nice et conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), qui a annoncé mardi sa démission du MN. «La campagne européenne a marginalisé nos idées un peu plus encore», juge-t-il en déplorant «le fonctionnement totalement centralisé et antidémocratique» du MN: «Si c’est pour retomber dans les mêmes errements qu’au FN, je préfère abandonner plutôt que de perdre mon temps!» Une autre conseillère municipale, Xxxx, ancienne suppléante de Le Pen aux législatives de 1993, lui a emboîté le pas en reprochant au MN d’être le «clone du FN».

Retour au bercail. Après avoir fondu aussi vite que les ambitions d