La semaine a vraiment mal démarré pour Marc Blondel. Son agenda,
lundi, lui imposait une rencontre avec Nicole Notat, la secrétaire générale de la CFDT, son ennemie syndicale attitrée depuis les grèves de l'hiver 1995. Une entrevue douloureuse pour le patron de FO. Le sujet ne portait ni sur les 35 heures, ni sur le panorama de la rentrée sociale. Si «le Général», son surnom à FO, s'est déplacé jusqu'au siège de la CFDT comme on va à Canossa, c'est que Blondel voulait persuader Notat d'apporter les 17 voix de son groupe au Conseil économique et social au candidat FO à la présidence du CES, André Roulet.
Car les grandes manoeuvres et les négociations de couloir ont déjà commencé pour cette élection qui se déroulera le 28 septembre. Trois candidats sont en lice: Jean Mattéoli, en place depuis 1987, qui brigue à 77 ans un nouveau mandat; André Roulet, le trésorier de la confédération FO, socialiste et proche de Laurent Fabius; et Jacques Dermagne, président du Conseil national du commerce et membre du conseil exécutif du Medef. Les deux candidats à la succession de l'actuel président ne lésinent ni sur les promesses en tout genre, ni sur les visites de politesse pour convaincre les 231 membres du CES de faire le bon choix.
«Syndrome Monory». Mercredi, à l'heure du laitier, le candidat des patrons, étiqueté gaulliste de gauche, s'est rendu lui aussi discrètement au siège de la CFDT pour une conversation informelle avec un des secrétaires nationaux du syndicat, Jean-Marie Toulisse.