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Libération

Le Guen, le baron qui gêne au PS parisien. Embarrassé par l'affaire Mnef, il a déjà renoncé à diriger la fédération de la capitale après 2000.

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publié le 18 septembre 1999 à 0h45

Dans le TGV qui le conduisait, fin août, à l'université d'été du PS

à La Rochelle, Jean-Marie Le Guen, député du XIIIe arrondissement et patron de la fédération socialiste de Paris, relisait une note. Pas besoin de trop le prier pour qu'il en révèle le thème ­ «l'Asie du Sud-Est» ­ et, surtout, le destinataire, «Lionel Jospin». En filigrane, son message était clair: si Jean-Marie Le Guen apparaît, semaine après semaine, dans les colonnes des journaux, comme l'un des acteurs clés de l'affaire de la Mnef, il n'est pas un pestiféré. Lors de cette même université d'été, il a d'ailleurs dîné à la table de Dominique Strauss-Kahn.

Larmes de crocodile. Au-delà d'une apparente sérénité, l'homme est pourtant entré dans une logique de survie politique. Si ses faux amis versent des larmes de crocodile sur ses éventuels futurs démêlés judiciaires, ses vrais amis commencent à le trouver bien encombrant. Proche de Dominique Strauss-Kahn et fervent partisan de sa venue à Paris pour les municipales de 2001, Le Guen est aujourd'hui, paradoxalement, le principal obstacle à cette arrivée. Plusieurs piliers de la galaxie Jospin sont catégoriques et distillent le message: «DSK ne peut prendre le risque de s'afficher avec un homme qui sent le soufre et dont le calendrier judiciaire pourrait bien coïncider avec celui de la campagne municipale.»

L'intéressé, qui ne manque ni d'intuition ni de sens tactique, l'a bien compris. Il gêne? Il dérange? Il va préparer les municipales de 2001 et se replier sur