Les deux jours de débat organisés ce week-end pour la première fois
par la fondation Copernic sur le thème «Pour une alternative au libéralisme» ne pouvaient mieux tomber. Les 7500 licenciements chez Michelin et l'aveu «d'impuissance publique» du Premier ministre ont fourni un exemple concret de la mondialisation que combat la fondation. Proche de la gauche radicale, inspirée du mouvement social de l'hiver 1995, elle a pour ambition de «remettre à l'endroit ce que le libéralisme fait fonctionner à l'envers». «La gestion des salariés dépend d'un seul choix et d'un seul critère: comment mieux les employer pour assurer à l'entreprise une plus grande rentabilité financière», s'est emportée Annick Coupé, secrétaire nationale de SUD-PTT, pour qui la seule riposte possible est «une résistance pied à pied dans chaque entreprise afin de recréer des solidarités offensives».
Né il y a dix mois à l'initiative du sociologue Jacques Kergoat, décédé cet été, cette antifondation Saint-Simon veut «reconstruire les éléments d'un projet de transformation sociale» face à un gouvernement «social-libéral» qui, selon Annick Coupé, «aide les entreprises à augmenter leurs bénéfices, mais pas à créer des emplois». Ses membres ont déjà jeté un premier pavé dans la mare en rédigeant, sous la direction de Pierre Khalfa, syndicaliste à SUD-PTT, un antirapport Charpin sur les retraites, dénonçant le péril que ferait peser la mise en place de fonds de pension sur les régimes de retraites par répartition. U