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Libération

L'abstrait Jospin deçoit les siens.

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publié le 20 septembre 1999 à 0h47

Comme l'ombre d'une irritation. Un agacement. Les conseillers sont

unanimes: lundi dernier, sur France 2, Lionel Jospin n'a pas été bon. Les ministres se le disent in petto. «Il a souvent été meilleur», a euphémisé Dominique Voynet hier sur Europe 1. L'intéressé, en privé, veut «relativiser» l'épisode; c'est sa façon bien à lui de faire son mea culpa. Au demeurant, sur le fond, il n'a pas tort et il se remettra probablement de cette petite défaillance. Il n'empêche: en ratant sa prestation télévisée, il a laissé voir que la «deuxième étape» de son action, celle qui mène à l'élection présidentielle, ne sera pas forcément une partie de plaisir.

Dérapage. De cette rentrée politique 1999, le Premier ministre croyait n'avoir rien laissé au hasard. A La Rochelle, au milieu de thématiques aussi ambitieuses que le «plein emploi» ou la «nouvelle alliance avec les classes moyennes», il avait fini, à la suite de vifs débats au sein de son cabinet, par insérer le concept de «deuxième étape». Il s'agissait de garder la main, d'imposer la tonalité du débat public. La suite ne devait être qu'une montée en puissance maîtrisée, menant du séminaire des ministres à Rambouillet au discours programmatique, la semaine prochaine, devant les parlementaires PS réunis à Strasbourg, en passant par l'émission sur France 2. Et c'est là que le plan média a dérapé, bousculé par l'annonce des licenciements chez Michelin. Questionné, le Premier ministre a parlé des hedge funds, des centres off-shore, puis a c