Un pas vers le centre, trois pas vers la droite, Bruno Mégret ne
sait plus où donner de la tête. Après avoir clamé, fin août, que le Mouvement national (MN) n'avait «rien à voir avec l'extrême droite» et qu'il envisageait des alliances «ponctuelles» avec la droite aux municipales, il s'est livré hier à Nogent-sur-Marne à une sévère mise au point. Côté stratégie, il a profité de la fête francilienne du MN pour prévenir: «Nous ne nous diluerons pas, ne nous compromettrons pas, nous nous affirmerons pour faire triompher nos idées, nos valeurs et notre programme!»
«Il n'y aura jamais chez nous de magouille politicienne. Pas question d'alliances politiques avec quelque parti que ce soit», a renchéri le patron du MN en faisant du ralliement de la droite à la «préférence nationale» principe discriminatoire visant à réserver emplois, aides sociales et logements aux Français le préalable à tout rapprochement éventuel. Un rappel à l'ordre destiné à étouffer les voix de ceux qui rêvent d'accords locaux avec les pasquaïens du RPF. Le premier à l'avoir fait publiquement, le conseiller général de Toulon Dominique Michel, a d'ailleurs été exclu vendredi (lire Libération de samedi) et certains membres du bureau national du MN n'hésitent pas à évoquer «la nécessité d'une purge» pour se débarrasser des «opportunistes».
Côté idéologie, l'heure n'est pas non plus à l'affadissement. Contre «la fausse droite RPR-UDF-DL, qui se rallie à la gauche sur tous les plans», et contre le FN, qui «se vide