Dominique Strauss-Kahn a-t-il toujours l'oreille de Lionel Jospin?
Le ministre de l'Economie, qui voulait profiter du budget 2000 pour initier la grande réforme de la fiscalité directe, a renoncé et adopté sans conviction la mesure TVA réclamée par le Parti socialiste. Dévoile-t-il le contenu de sa copie avant la fin de la réunion des ministres du 28 août? Il endure les remontrances publiques de Jospin sous les yeux ravis de certain(e)s de ses homologues du gouvernement. Visage fermé, il assume les critiques sur son budget «de transition». Quoiqu'il lui en coûte d'être accusé de «fantaisie budgétaire» par l'éditorialiste du Financial Times, l'essentiel est sauf: les parlementaires PS et PCF ont applaudi le projet de loi de finances 2000. C'est bien ce que lui avait demandé Jospin. Et tant pis si sa promesse de baisser l'impôt sur le revenu en 2001 lui vaut de sa collègue de l'Environnement, Dominique Voynet, cette dure réplique, hier: «Il n'y a pas un seul parti, en période préélectorale, qui ne cède à la tentation de donner des signaux de connivences» à son électorat.
Abnégation. Le maître de Bercy l'a compris: la lumière lui est, et lui sera toujours, défavorable. Qu'il cède aux revendications de la majorité plurielle, le monde de la finance le soupçonne de perdre la main. Qu'il cajole entrepreneurs et marchés, les siens l'accusent illico de dérive droitière. Pour éviter ces deux écueils, le ministre de l'Economie choisit l'abnégation. «Contrairement à d'autres, Strauss-Kah