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Jospin a-t-il une équipe de rechange? La relève socialiste attend son heure. Tentés par une mairie en 2001, certains ministres pourraient jeter le gant prématurément. Les remplaçants se préparent.

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publié le 21 septembre 1999 à 0h41

Officiellement, Matignon laisse du temps au temps. «On y réfléchit"

sans y réfléchir», glisse un dirigeant socialiste. «Lionel Jospin a une équipe et il s'y tient. Il n'est pas forcément un ami du changement et n'est pas du tout en train de préparer la relève», assure le conseiller d'un ministre. Pourtant, dans dix-huit mois, son gouvernement risque d'être décimé par une tornade municipale. S'appuyant sur la jurisprudence établie en juin 1997, Jospin devrait sommer en mars 2001 ses ministres devenus maires de choisir entre leur ville et leur portefeuille. De quoi le contraindre, à peine plus d'un an avant l'élection présidentielle, à recomposer son équipe de fond en comble. Martine Aubry à Lille, Dominique Voynet à Dole, voire Dominique Strauss-Kahn à Paris ou Elisabeth Guigou à Avignon, les poids lourds du gouvernement lorgnent une écharpe tricolore. Vendredi, Catherine Trautmann (lire ci-dessous) a donné le coup d'envoi de l'exode en annonçant son intention de reprendre les commandes à Strasbourg. Et, à un an du terme de leur mission, pour cause de législatives en mars 2002, la plupart de ses collègues feront le même choix. «Ils savent tous confusément qu'un an après, c'est terminé, note un responsable socialiste. Ils choisiront leur implantation municipale, quitte à tenter de revenir au gouvernement après la présidentielle si l'aventure continue"»

Délai de grâce. Certains, tel le ministre des Relations avec le Parlement, Daniel Vaillant, qui a bénéficié d'une dérogation p