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Analyse

Dernière chance avant l'étatisation . Jospin préférerait ne pas déposséder les partenaires sociaux.

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publié le 22 septembre 1999 à 0h48

Si la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) ne parvient pas à

reprendre la main cette fois-ci, le système français de protection sociale aura vécu. Le paritarisme qui le fonde est né en 1946. L'assurance maladie étant alors alimentée par un prélèvement sur les salaires, imputé pour partie à l'employé, pour partie à l'entreprise, il était logique que ces fonds soient administrés conjointement par les syndicats ouvriers et le patronat. C'est toujours le cas pour l'Unedic, qui gère l'assurance chômage. Mais ce n'est déjà plus vrai pour la Cnam.

Aujourd'hui, pour 100 F de recettes, 55 viennent des cotisations des entreprises ou des assurés, 35 de la CSG (contribution sociale généralisée qui est un impôt) et 10 de reversements de l'Etat. On est donc au milieu du gué. Côté dépenses, le gouvernement se réserve désormais l'hôpital et le prix des médicaments, et il laisse le volume des prescriptions et la médecine de ville à la Cnam. Encore se substitue-t-il à elle quand celle-ci ne peut s'entendre avec les professionnels, comme ce fut le cas cette année pour les médecins spécialistes, les professions paramédicales et les pharmaciens, c'est-à-dire tout le monde sauf les généralistes.

Décideur. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui sera soumis aujourd'hui au Conseil des ministres, représente pas loin de 1 800 milliards de francs, soit un peu plus que le budget de l'Etat. Il est depuis maintenant deux ans massivement financé par la CSG, la part des co