Menu
Libération

Strauss-Kahn avance en douce sur les stock-options. Le budget 2000 autorise plus d'entreprises à distribuer des produits financiers très avantageux à leurs cadres.

Article réservé aux abonnés
publié le 22 septembre 1999 à 0h48

Quand le passage en force fait un flop, reste la politique des

petits pas. Dominique Strauss-Kahn réserve dans son budget 2000 une petite surprise à ceux qui croyaient la réforme des stock-options enterrée. On chercherait pourtant en vain dans sa copie une allusion à ces produits financiers qui permettent aux cadres dirigeants d'acheter au rabais des actions de leur entreprise. Compréhensible: au début de l'année, les hurlements de la gauche avaient contraint le ministre de l'Economie de renoncer en catastrophe à baisser les taxes sur ces stock-options qui font la fortune de nombreux patrons. C'est donc par la bande que Strauss-Kahn revient à la charge. Son truc? Amender généreusement les «bons de souscription de parts de créateurs d'entreprise» (BCE), de sorte à les transformer à terme en stock-options à part entière et à fiscalité très avantageuse. Barrières. A l'automne 1997, le législateur n'avait pas vu malice à favoriser l'émergence de ces BCE, des stock-options à fiscalité très allégée. Il en avait strictement encadré l'usage: seules des jeunes entreprises (moins de sept ans d'ancienneté) non cotées en Bourse et évoluant dans des secteurs innovants ou de haute technologie ­ à l'exclusion des activités bancaire, financière, d'assurances, de gestion ou de location d'immeubles ­ pouvaient y recourir. Histoire d'éviter que les grands groupes détournent le dispositif, des personnes physiques devaient détenir au moins 75% du capital de la PME innovante. La mesure avait donc