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Libération

Aubry veut faire payer l'Unedic pour les 35 heures. La ministre compte sur la manne dégagée par les emplois créés.

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publié le 23 septembre 1999 à 0h49

Devinette. Qu'est-ce qui coûte 105 milliards de francs de dépenses

publiques et n'apparaît pas dans le budget de l'Etat? Réponse: les 35 heures. Dans le projet de loi de finances pour l'année 2000, le dispositif d'allègement des cotisations patronales lié à la réduction du temps de travail (RTT) n'apparaît en effet que pour 4,3 milliards de francs. Encore s'agit-il d'avance sur des recettes. Or il faut trouver les 65 milliards de francs nécessaires dès l'an prochain, et 105 milliards en année pleine, lorsque l'ensemble des entreprises intéressées auront signé un accord de 35 heures. Comment? Martine Aubry, en présentant hier à la Commission des affaires sociale de l'Assemblée le projet de loi (1) de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), a esquissé les grandes lignes du montage financier mis en place.

Acrobaties. Car la grande réforme de la législature, celle par laquelle la gauche espère amplifier durablement l'effet créateur d'emplois du retour à la croissance, n'engage pas les recettes fiscales mais redistribue celles de la protection sociale, au prix d'acrobaties budgétaires parfois cocasses. Ce qui faisait dire hier à Bernard Accoyer (RPR) que l'on en arrivait à «demander aux gens de fumer pour financer les 35 heures».

Le député de Savoie n'avait pas «fumé la moquette», comme s'est empressé de le suggérer un de ses collègues socialistes: il est en effet prévu que les 40 milliards de francs de la taxe sur les tabacs, qui compensent déjà les allègements de charge sur le