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Libération

Cohn-bendit, bientôt des racines et déjà des ailes. Aubry lui promet la nationalité française pour dans six mois.

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publié le 23 septembre 1999 à 0h49

Il y avait une note administrative sur la table. Martine Aubry, qui

recevait hier Daniel Cohn-Bendit à déjeuner, tenait à lui faire part de la promesse de ses services. Dans six mois, il aura la nationalité française. Peu de temps pour effacer définitivement l'expulsion qui le rendit célèbre, pour donner corps à ses ambitions. «Comme ça, tu pourras te présenter aux municipales», lui a lancé la ministre, en souriant, mais sans entrer dans le détail. Reste bien une vieille et encombrante convention de 1963 qui interdit la double nationalité avec l'Allemagne, Cohn-Bendit s'en soucie déjà moins qu'il y a quelques mois. Après le ministère, il a filé chez Michel Drucker pour un enregistrement télé, il avait ensuite un rendez-vous avec Jack Lang. Paris, c'est désormais un jour par semaine, sur l'agenda du député européen.

Complicité. Les socialistes ont évité le perturbateur pendant ses mois de campagne électorale. Ils se plaisent aujourd'hui à le recevoir, sur le mode de la complicité. L'exemple est venu du sommet. Lionel Jospin a fait ami-ami avec lui, chez lui, autour d'un steak. Il lui a même dit «tu». Robert Hue était terriblement jaloux d'un tel traitement. Ce sera bientôt le tour de Dominique Strauss-Kahn de lui faire profiter de ses talents aux fourneaux. Le ministre des Finances avait appelé Cohn-Bendit au printemps lorsqu'il avait découvert quelques allusions fielleuses à la Mnef et à la mairie de Paris dans la bouche du candidat vert. «Faut pas dire ça, et d'ailleurs, il