Jospin doit revenir à la ligne qu'il avait définie dans son discours
de politique générale: tel est, en substance, le message que les parlementaires du Mouvement des citoyens (MDC) voulaient faire passer hier. Réunis au cours d'une «matinée parlementaire», les élus du parti de Jean-Pierre Chevènement 7 députés, 1 sénateur, 2 députés européens ont exprimé leur trouble après l'intervention télévisée du Premier ministre sur France 2 il y a dix jours, notamment sa sortie sur l'Etat qui «ne peut pas tout faire».
«Beaucoup de gens s'interrogent. S'agit-il d'une évolution? Il faut que, à l'occasion des journées parlementaires du PS à Strasbourg, Lionel Jospin lève l'ambiguïté», confiait hier Georges Sarre, président délégué du MDC. Pour mieux «aider le gouvernement à aller dans le bon sens», les députés MDC ont décidé de s'associer aux communistes et aux Verts (leurs ennemis intimes) pour déposer ensemble des amendements à la loi sur les 35 heures.
Plus globalement, le MDC entend mettre sous surveillance le gouvernement sur deux dossiers clés. D'abord sur la lutte contre le chômage: «Au rythme actuel, dans dix ans, il y aura encore 1,5 million de chômeurs», bien loin du plein-emploi évoqué par Jospin, note Sarre, qui ne trouve pas que la baisse de l'impôt sur le revenu soit une bonne idée. Ensuite, le MDC attend du gouvernement une réorientation de la politique européenne, par exemple dans la préparation des discussions de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), pour lesquelles