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Libération

L'arme anti-Michelin des socialistes. Leur proposition: pas de plan social tant que les 35 heures ne sont pas appliquées.

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publié le 24 septembre 1999 à 0h50

Dessinatrice en mécanique pendant trente-cinq ans chez Michelin,

Odile Saugues, militante socialiste élue députée en 1997, vient de prendre Lionel Jospin à contre-pied. «L'Etat ne peut pas tout», avait déclaré le Premier ministre, justifiant sur France 2 l'absence de riposte du gouvernement à l'annonce, par le manufacturier, de son intention de supprimer 7 500 emplois malgré des profits records. L'élue du Puy-de-Dôme a réussi à faire approuver par le groupe socialiste, mardi soir, puis voter, le lendemain, par la Commission des affaires sociales de l'Assemblée, un amendement démontrant au contraire que l'Etat peut faire quelque chose.

Aussitôt baptisée «amendement Michelin», cette disposition, que les députés socialistes souhaitent introduire dans la future loi sur les 35 heures, tient en un ajout d'une ligne au chapitre du code du travail qui réglemente les licenciements économiques de plus de 9 personnes: «L'horaire réel des salariés de l'entreprise ne peut être supérieur à l'horaire légal.» S'il est adopté à l'issue du débat parlementaire, cet amendement imposera à toutes les entreprises ­ dont Michelin ­ d'être effectivement aux 35 heures avant d'engager un licenciement collectif. Sinon, leur plan social sera systématiquement refusé par l'administration du travail.

«Je suis une femme concrète, explique Odile Saugues, 56 ans, et je trouve que cela ne sert à rien de pleurer. Et puis je me suis rappelé la déclaration de politique générale du Premier ministre, qui disait que l