Menu
Libération

Sarkozy règle ses comptes au RPR et fait le malin. Amer et ironique, le secrétaire général démissionnaire s'est posé en recours aux journées parlementaires du parti .

Article réservé aux abonnés
publié le 25 septembre 1999 à 0h51

Marseille, envoyés spéciaux.

Il est arrivé, les a mouchés, et est reparti. A peine applaudi. Nicolas Sarkozy a assuré le show, hier, en ouverture des journées parlementaires du RPR à Marseille. Paradoxe, au milieu d'un parterre de postulants à la présidence du mouvement, le seul à ne pas l'être s'est offert le plaisir d'un vrai discours de candidat, tout comme de mouiller Jacques Chirac. Dans le palais du Pharo, à deux pas du château d'If, tel Edmond Dantès, alias comte de Monte-Cristo, Sarkozy met en scène sa revanche et son retour. Contraint de lâcher les manettes du RPR et de n'en pas briguer la présidence sous la pression du chef de l'Etat, le secrétaire général du mouvement gaulliste, pour quelques jours encore, a évité l'enterrement de première classe en se posant comme le futur recours à droite pour les prochaines échéances électorales. Pas moins.

D'autres ambitions. «Je ne me sens pas dans la peau d'un préretraité de la vie politique ["] Je ne veux participer aux polémiques, mais je veux peser dans le grand débat pour l'alternance au socialisme», lance-t-il d'emblée aux élus RPR. Manière de prendre tout le monde de haut. Il n'en est pas moins amer et ironise sur ceux qui l'ont poussé vers la porte de sortie et ont «choisi de s'occuper avec l'inutile», de «perdre leur temps en querelles archaïques, destructrices et si vaines». Dans un discours aux mots soigneusement pesés et relus, dit-il, par le seul chef de l'Etat, il tente de se placer en réconciliateur du mouvement