Jean-Marie Le Pen, le Julio Iglesias de l'extrême droite française.
Une heure trente durant, clôturant hier après-midi la XIXe fête des Bleu-Blanc-Rouge (BBR), pelouse de Reuilly, à Paris, le président du FN l'a martelé sur tous les tons: «Nous n'avons pas changé!» Écartant toute «révision» du programme du FN en matière d'immigration, Le Pen s'est efforcé de rassurer ses troupes, désorientées par les dissensions internes nées à ce sujet pendant la campagne européenne et attisées lors de l'université d'été du mouvement, fin août, à Orange. «Les militants sont impatients, le discours du président est très attendu», confiait le délégué général Carl Lang.
Immuables diatribes. Devant un auditoire nettement réduit par rapport aux années précédentes, Le Pen s'est donc fendu d'une «mise au point claire». Réfutant tout «changement de nos positions sur le problème clef de l'immigration», le président du FN a affirmé que le fait de «constater la multiconfessionnalité en France», comme l'a fait son gendre, Samuel Maréchal, n'est pas «l'accepter comme une donnée incontournable». Concédant qu'«en France, république laïque et respectueuse des croyances, chacun a le droit de croire et de pratiquer sa religion», Le Pen s'est lancé dans l'une de ses immuables diatribes contre «la colonisation démographique de notre pays». Avec son inusable catalogue de recettes musclées: «Il faut inverser le courant de l'immigration, rétablir un contrôle national de nos frontières, sortir de l'Europe de Bruxe