Elle aurait 50 ans, elle serait handicapée ou stérile, elle
comprendrait. «Mais j'ai 29 ans, j'ai été élevée en France, je suis allée à l'école. Il n'avait pas le droit de me faire ça.» Son mari l'a pourtant fait. Abdelaziz H., 38 ans, responsable d'une agence de fret aux Mureaux (Yvelines), a pris une seconde femme au Maroc. Comme la loi marocaine l'y autorise. Et comme se le permettent de nombreux Marocains ou Algériens mariés en France, parfois à des Françaises. Mais apparemment, Abdelaziz n'a pas respecté la Mudawana (code de la famille du Maroc), qui exige l'accord de la première épouse pour contracter une seconde union (1). Après dix ans de mariage, trois enfants, le voile qu'il a réussi à lui faire porter, «il ne voulait plus de Fatima», raconte une amie du couple. Frappée. Le 12 août, Fatima a découvert la photo de «l'autre» dans le portefeuille de son mari. Le 13 août, elle lui a subtilisé le téléphone portable et a écouté les messages. «Mon chéri, appelle-moi à la maison.» La maison, c'est celle que Fatima et Abdelaziz ont fait construire à Agadir. Le 15 août, elle apprend par des amis qu'il a fait venir «l'autre», en juillet, dans un de leurs appartements des Mureaux, alors qu'elle-même passait des vacances au Maroc avec les enfants. Le 16 août, il l'aurait sommée d'accepter son deuxième mariage, «sinon tu ne reverras jamais tes enfants, jamais», lui aurait-il dit. Elle a refusé. Il l'a battue. «Ça fait dix ans qu'il me tape, mais là, j'ai cru que j'allais rester p