Strasbourg, envoyés spéciaux.
Retour au réel. Lundi, Lionel Jospin fixait aux parlementaires une copieuse feuille de route qui leur laissait espérer des lendemains électoraux prometteurs. Hier, les élus sont revenus sur terre, avec les grosses interrogations et les petits soucis des jours à venir. Ils ont livré leurs préoccupations sur les 35 heures, le projet de budget 2000 et l'aménagement du territoire à neuf ministres représentant la gauche très plurielle (Strauss-Kahn, Aubry, Allègre, Gayssot, Voynet"), chargés d'apaiser les craintes à deux jours de la rentrée parlementaire.
«Besoin d'être élus». Mission (presque) réussie. La seule à avoir essuyé des critiques a été Martine Aubry. Plusieurs députés se sont inquiétés de la mise en place d'un «double Smic» à l'occasion du passage aux 35 heures: l'un pour les salariés déjà en place, l'autre pour les nouveaux embauchés. La ministre de l'Emploi n'a rien pu dire qui les rassure complètement: «Nous avons besoin d'être élus, mais nous avons aussi besoin d'entreprises qui fonctionnent», a tranché la candidate à la mairie de Lille.
Les autres ministres interpellés se sont livrés à des plaidoyers pro domo. Dominique Strauss-Kahn a esquissé une sorte de voie française des fonds de pension. Jean-Claude Gayssot (Equipement et Transports) a expliqué qu'il voulait à la fois le rééquilibrage entre les routes et le ferroviaire, sans contrarier ceux des élus ruraux qui réclament des routes. Pierre Moscovici (Affaires européennes) a convenu q