Menu
Libération

Comment Jospin a lancé sa «deuxième étape». Le 13 septembre, son intervention télévisée était trop «abstraite». Lundi à Strasbourg, il corrigeait le tir. Récit.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 septembre 1999 à 0h56

Dimanche matin, 19 septembre, à Matignon. Depuis 10 heures, enfermé

dans son bureau avec ses plus proches collaborateurs, Lionel Jospin passe au peigne fin son projet de discours pour les journées parlementaires du PS à Strasbourg. Le Premier ministre est au pied du mur. A La Rochelle fin août, il a annoncé une deuxième étape et le retour au plein emploi. Sur France 2, le 13 septembre, il n'a pas réussi à leur donner un contenu. Cette fois, il faut du concret. «Au fur et à mesure, on se rendait compte qu'il fallait être précis, qu'il fallait bannir les formules du type: "une réflexion sera engagée sur"», raconte un participant. Alors, quelqu'un propose un geste sur la taxe d'habitation pour ceux qui viennent de retrouver du travail, avec effet dès l'an 2000. Le schéma avait commencé à être examiné la veille seulement par le staff de Matignon. En quelques minutes, l'accord se fait. Rarement, sous l'ère Jospin, mesure aura été entérinée aussi rapidement, en passant outre les rituelles réunions d'arbitrage avec les ministres et la gauche plurielle. Plus tard, Jean-Pierre Jouyet, directeur adjoint de cabinet, téléphone à Dominique Strauss-Kahn, qui assiste à un G7 à Washington, pour l'en avertir.

«Une attente artificielle». Quelle affaire, cette «deuxième étape»! Depuis le début, elle empoisonne Jospin. Fin août, à l'occasion de la préparation du discours de La Rochelle, le concept a suscité de vifs antagonismes entre les membres du cabinet de Lionel Jospin. Gérard Le Gall, co