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Libération

SPECIAL CHINE. Les petits pas des héritiers de Tiananmen. La nouvelle bourgeoisie tente désormais de faire bouger le système de l'intérieur.

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publié le 1er octobre 1999 à 0h59

De notre correspondante à Pékin.

«Les hauts dirigeants chinois estiment qu'il faut encore deux générations, attendre le milieu du XXIe siècle, pour la réforme politique. Mais on ne peut pas languir jusqu'à ce que l'ensemble de la population soit au même niveau d'éducation et d'ouverture. Il faut tout faire pour que les choses avancent. Encourager les réformes.» Ce discours n'est pas celui d'un dissident pourchassé par la police politique, mais celui d'un financier chinois parfaitement reconnu et estimé à Chengdu, la capitale provinciale du Sichuan, au centre de la Chine. L'un de ces nombreux entrepreneurs privés qui se sont développés dans la Chine des réformes économiques, réaliste, ouvert sur l'international, qui réfléchit et veut faire avancer le système.

Son objectif n'est pas de renverser le gouvernement, ni même de menacer le Parti communiste, mais au contraire de coopérer avec les structures existantes, pour les faire évoluer de l'intérieur. «Il ne faut pas s'inquiéter tout le temps sur les risques de stabilité. Il faut bien que le pays prenne quelques risques, comme dans les affaires, pour ensuite avancer plus vite», estime-t-il.

Nouveaux ponts. Cinquante ans après l'instauration du régime communiste, dix ans après Tiananmen et la répression du mouvement démocratique, peu de choses ont en apparence bougé dans le système politique chinois. Le pays reste gouverné par un parti unique, et la classe politique, même si elle s'est rajeunie et technocratisée ces dernières année