Evreux, envoyé spécial.
Au RPR, la discussion est un combat. Entassés sous les combles de la fédération de l'Eure, entre un portrait du «Général», une affiche de Philippe Séguin et un poster de Nicolas Sarkozy qui donnent à la pièce des airs de cimetière des éléphants, une quinzaine de militants s'initient à la démocratie interne. L'apprentissage est difficile. Quelques minutes plus tôt, le secrétaire départemental, Jean-Pierre Nicolas, a cru bon plaisanter: «Allez-y, lâchez-vous, vous avez le droit de tout dire"» Six candidats à la présidence, presque autant de déserteurs de premier plan, la claque des européennes, les relations tumultueuses entre le RPR et l'Elysée, les sujets d'inquiétude ne manquent pas. Mais un militant RPR ne se départ pas comme ça d'une longue tradition de monolithisme.
«Tendances». Pas vraiment au parfum des nouvelles pratiques en cours dans son parti, France, la cinquantaine bourgeoise, fait mine d'assurer: «Il n'y a pas de problème. Tout ça, c'est des histoires de journalistes!» Au bout d'un quart d'heure de round d'observation où tous se félicitent d'un «mode d'élection qui donnera une forte légitimité à l'élu», c'est Marie-Christine, 47 ans, qui ouvre les vannes. Pour la présidence du RPR, elle a choisi Patrick Devedjian: «Parce que je suis pour l'Europe et pour l'esprit d'entreprise.» Elle déplore le forfait de Nicolas Sarkozy mais se rassure: «Devedjian est là pour représenter ses idées, heureusement"» Et elle ajoute: «Evidemment qu'on n'est pa