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Libération

Un pavé dans la mare des retraites. Le rapport Taddéi préconise la fin du financement public.

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publié le 2 octobre 1999 à 1h01

Si Dominique Taddéi voulait mettre Matignon dans l'embarras, c'est

gagné. Jeudi soir, Lionel Jospin et les membres du Conseil d'analyses économiques ont eu un petit choc à la lecture du rapport «Pour des retraites choisies et progressives», que leur a remis l'économiste. Car Taddéi était, à l'évidence, moins préoccupé d'explorer les ressorts complexes de la cessation d'activité que de se livrer à une critique en règle du rapport du commissaire au Plan Jean-Michel Charpin sur les retraites. Extrait choisi: «Les conclusions qu'on prétend tirer sur l'équilibre futur des régimes de retraites demeurent un sujet complètement ouvert puisqu'il dépend, non pas seulement d'une prospective des dépenses ["] mais tout autant de celle des recettes (l'évolution du nombre de salariés sur une période de 40 ans et la croissance de la productivité et de l'activité), que personne ne peut prétendre raisonnablement chiffrer dès maintenant, et au sujet duquel tout le monde a le même droit d'exprimer ses convictions.» Un contre-rapport Charpin? Matignon, à l'origine de la commande, en a frémi. Dans l'entourage de Lionel Jospin, on s'emploie donc à décliner toute responsabilité. Certes, le Premier ministre a bien missionné Taddéi, mais sa lettre date du 7 janvier, soit trois mois avant la fin de la mission de concertation Charpin. En outre, la demande du Premier ministre était claire: il s'agissait de «préparer un rapport sur les conditions du développement et les conséquences économiques, à court e