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Libération

SPECIAL WEB. 35 heures: le choc des oppositions.Le Medef et la CGT manifestent aujourd'hui contre le projet de loi.

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publié le 4 octobre 1999 à 1h01

Combien de patrons participeront aujourd'hui, à 14 h 30, au grand

meeting parisien du Medef (Mouvement des entreprises de France) à la Porte de Versailles? Combien de salariés défileront ce même jour un peu partout en France (1) à l'appel de la CGT? A la veille de l'ouverture à l'Assemblée du débat sur la seconde loi qui imposera le passage à 35 heures dans toutes les entreprises, le paysage social semble retrouver un parfum suranné de lutte de classes" Mais en 1999, la partie de billards à trois bandes qui se joue entre organisations patronales, syndicats et gouvernement n'a plus grand-chose à voir avec les combats de 1936.

Choix stratégique. Côté patronal, la réunion de Paris tient d'abord du baroud d'honneur. Qu'il y ait 10 000 participants comme le prévoient les organisateurs, ou davantage, n'aura aucune influence sur un éventuel durcissement ou assouplissement du texte pendant le débat parlementaire. Le choix stratégique opéré il y a un an par Ernest-Antoine Seillière et Denis Kessler, qui s'est illustré par la transformation du Conseil national du patronat français (CNPF) en Medef, touche ici ses limites. Ne s'assumant plus comme syndicat patronal mais comme lobby à l'anglo-saxonne, le Mouvement des chefs d'entreprise de France en est réduit à claironner son attachement à la libre entreprise et sa volonté d'abaisser le coût du travail. Mais en affirmant son opposition viscérale aux 35 heures, il s'est mis lui-même hors jeu du débat sur la loi, dès lors qu'aucune concess