Alexandre Hébert est un retraité occupé. Cet ancien dirigeant du
syndicat Force ouvrière de Loire-Atlantique, considéré comme le pape de l'anarcho-syndicalisme et compagnon de route des trotskistes lambertistes du Parti des travailleurs (PT), meuble ses journées en donnant des interviews. Et pas à n'importe qui, puisque ce républicain revendiqué, athée et libre penseur, s'exprime, cette semaine, dans les colonnes de l'hebdomadaire de Jean-Marie Le Pen, Français d'abord! Sur deux pages, cet anticlérical, habitué dans ses diatribes à s'en prendre à une Europe, selon lui, sous la coupe des «démocrates-chrétiens» et donc par extension «à la solde du Vatican», en remet une louche contre les syndicats, «expression syndicalo-politique d'un nouvel ordre fondé sur la subsidiarité, c'est-à-dire la servilité». A savoir la CFDT et la CGT. Discours en phase. «On peut s'interroger sur les évolutions des dirigeants du PC et de la CGT, qui sont passés d'un anticapitalisme virulent à une compréhension bienveillante de ce que l'on appelle aujourd'hui l'économie de marché», ajoute l'ancien cadre de FO, dont le fils Patrick lui a succédé à la tête de l'union départementale de Loire-Atlantique. La cible d'Alexandre Hébert reste bien l'Union européenne, qui «remet en cause, avec les Etats-nations, les conventions collectives, statuts et garanties sociales». Un discours tout à fait en phase avec celui du Front national de Jean-Marie Le Pen. Ce que reconnaît bien volontiers Martial Bild, rédacteur