Ni champagne ni bouquets de fleurs: hier après-midi, pour la dernière lecture du Pacs à l'Assemblée, la garde des Sceaux a reçu un pavé: «Si la loi n'est pas appliquée avant la fin de l'année, cela sera une faute politique grave. A la chancellerie, ils ont le texte depuis le 7 avril , alors qu'on ne me raconte pas d'histoires. Si les décrets d'application ne sont pas prêts, c'est qu'il y a des résistances dans les administrations, et ces résistances sont idéologiques», a tempêté dans les couloirs Jean-Pierre Michel (MDC, Haute-Saône), rapporteur de la proposition de loi. La ministre s'attendait à plus de la solidarité de la part de la majorité plurielle.
Elisabeth Guigou se voit donc sommée de faire le ménage au sein de son administration. «Comme l'avait fait Alain Peyrefitte lorsque les magistrats de gauche bloquaient son projet "sécurité et libertés en 1980», a ajouté Michel. Franchement, se lamentait une députée socialiste, «ils pourraient attendre le vote demain après-midi avant de régler les comptes». Guigou a rétorqué que tout est encore possible avant l'an 2000: «C'est important pour les délais en matière d'imposition, cela ferait gagner une année», a-t-elle admis. L'attaque l'a tout de même un peu refroidie. «Si les députés socialistes n'étaient pas restés dans leur lit le 9 octobre 1998 nous n'en serions pas là», a grommelé un conseiller ministériel. Pas de nouveauté. En débat une dernière fois à l'Assemblée, le Pacs, hier, était déjà derrière les députés. Ils n'ont