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Libération

L'amendement Jaffré oppose le gouvernement à sa majorité. Matignon voulait l'enterrer. Il pourrait être adopté par l'Assemblée.

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publié le 14 octobre 1999 à 1h10

L'amendement Jaffré a fait salle comble. Hier, les députés

socialistes ont soutenu la proposition du président de la commission des finances, Augustin Bonrepaux, visant à alourdir la fiscalité sur les stock-options, ces produits financiers qui font la fortune des grands patrons français. L'applaudimètre a explosé lors de leur réunion salle Colbert. La commission des finances de l'Assemblée nationale n'a pu faire moins ensuite qu'entériner très officiellement cette disposition qui donne de l'urticaire aux troupes de Dominique Strauss-Kahn. L'amendement Jaffré ­ du nom du PDG démissionnaire d'Elf ­ sera donc bel et bien discuté dans l'hémicycle dans le cadre de l'examen du budget 2000. Un vrai rebondissement dans une affaire que le gouvernement aurait préféré étouffer.

Soulèvement. Mardi matin, lors de leur rituel petit déjeuner à Matignon, François Hollande, premier secrétaire du PS, et Jean-Marc Ayrault, responsable du groupe socialiste, s'étaient ralliés à un tout autre scénario: il s'agissait alors d'enterrer discrètement l'amendement gênant pour ne rediscuter de la question qu'au printemps dans le cadre plus global des «nouvelles régulations économiques». Dominique Strauss-Kahn n'en demandait pas plus. Le ministre de l'Economie, qui, en début d'année, avait tenté non pas d'augmenter mais de baisser la fiscalité sur les stock-options, retrouvait suffisamment de marge de manoeuvre pour espérer au final arriver à ses fins. En politique avisé, Lionel Jospin s'était, pour sa par