Qui sont-ils? Combien d'heures travaillent-ils? Comment peut-on leur
appliquer les 35 heures? Les députés, qui examinaient hier l'article 5 du projet de loi sur la réduction du temps de travail, étaient aux petits soins pour les cadres. Rien d'étonnant, puisque, a rappelé Daniel Paul (PC, Seine-Maritime), «l'enjeu concerne trois millions de cadres, et même 40% des salariés si l'on ajoute les techniciens et agents de maîtrise qui travaillent souvent à des rythmes comparables». Attente. Une catégorie importante donc, et influente, mais, soulignait Georges Sarre (MDC, Paris), «hétérogène» car elle va «du chercheur au commercial qui n'encadrent personne, au chef de service qui a autorité sur 40 personnes et jusqu'au cadre dirigeant». Les cadres font l'objet dans la seconde loi Aubry d'un traitement particulier, a expliqué hier la ministre de l'Emploi, parce que la première loi a révélé une forte attente de leur part. «S'il n'y avait pas eu les accords issus de la première loi, a souligné Martine Aubry, nous n'aurions pas ce texte.» Et de rappeler qu'elle avait «entendu l'année dernière la Confédération générale des cadres s'opposer aux 35 heures et dire un an après: ils doivent tous y être».
S'ils ont vainement tenté d'assouplir les conditions d'application aux cadres de la réduction du temps de travail, les porte-parole de l'opposition ont, au moins, reconnu l'intérêt du sujet. «Cet article est l'occasion d'un débat utile», a admis Roselyne Bachelot-Narquin (RPR, Maine-et-Loire)