Jusqu'à jeudi, les députés n'avaient modifié qu'à la marge le projet
du gouvernement sur les 35 heures. Un petit durcissement sur les heures supplémentaires, qui seront renchéries de 50% dès la 44e et non à la 48e (Libération du 14 octobre), et une petite précision pour lever toute ambiguïté sur la notion de cadre dirigeant. Dans la dernière ligne droite, on est passé à des modifications plus sérieuses. Outre l'affirmation explicite de l'objectif de création d'emplois (lire ci-dessus), le texte initial a été profondément remanié sur deux points: le temps partiel et le Smic.
L'abattement de 30% sur le temps partiel supprimé. C'est un changement complet dans la philosophie du temps partiel qui a été introduit dans la nuit de jeudi à vendredi par un amendement d'Yves Cochet (Verts, Val-d'Oise). Il tourne une page ouverte par Martine Aubry elle-même, qui avait instauré cet abattement de 30% en 1992. Ministre de l'Emploi du gouvernement Bérégovoy, elle estimait à l'époque que donner un coup de pouce au travail partiel pouvait contribuer à enrayer la dégradation du marché de l'emploi. Mais la mesure a eu des effets pervers en incitant les employeurs à imposer le temps partiel à des salariés qui auraient préféré un emploi à temps plein. En supprimant cet abattement pour les entreprises qui toucheront les aides aux 35 heures, ainsi que pour l'ensemble des nouveaux embauchés (il ne sera pas retiré à ceux qui en bénéficient), elle espère réduire le temps partiel subi. Le Smic à 35 heur