Marquée par le conflit entre Guy Bedos et Florence Belkacem, tuant dans l'oeuf l'émission qui se voulait phare et par l'arrivée de Nagui à Nulle Part ailleurs, parfois controversée, la rentrée de Canal + a été plutôt rock'n roll. Néanmoins positive, pour Alain De Greef, directeur général chargé des programmes de la chaîne cryptée depuis sa naissance, il y a quinze ans. Entretien.
Vous souhaitiez une rentrée «gazeuse», c'est réussi ...
Elle devait être pétillante et explosive. Le côté explosif est venu un peu trop vite à mon goût avec Bedos et Belkacem... Je pensais bien qu'entre eux ça péterait un jour, mais pas avant de commencer tout de même! En dehors de ça, il y avait deux paris: l'arrivée de Nagui dans NPA et le foot. Nulle Part ailleurs symbolise en partie l'image de Canal +, c'est ce qui en donne la chair. C'est la personnalisation de la chaîne, son âme à un horaire où il y a un maximum d'impact sur le public non abonné. Il nous fallait retrouver l'audience des jeunes gens qu'on avait perdue ces deux dernières années, parce que ce sont eux les abonnés de demain. Quand un môme quitte le foyer familial pour s'installer, il faut qu'il s'achète son lit, son fridge, sa télé et puis après Canal +. Et je suis là pour ça. Mais on ne voulait pas perdre au passage le public plus âgé qui était arrivé avec Guillaume Durand. L'opération a été bien réussie: en gros, on fait dans les 20% chez les 15-35 ans, c'est-à-dire à peu près les chiffres de l'époque Gildas.
Le deuxième pari, c'était la montée en force du foot. On se demandait si trop