Opération «Il faut sauver le paritarisme». Ce week-end, le téléphone
n'a cessé de sonner entre les ministères et les états-majors syndicaux et patronaux. Lionel Jospin s'en est occupé, jusqu'à son départ pour Dublin, dimanche matin, pour assister au match de rugby France-Argentine. Samedi, à Matignon, le Premier ministre a reçu discrètement Nicole Notat, la secrétaire générale de la CFDT. Objectif: obtenir de la confédération qu'elle ne suivrait pas le Medef si celui-ci devait claquer la porte du conseil d'administration de l'assurance maladie ou encore de l'Unedic. Et ce, alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale sera discuté à l'Assemblée à partir de mardi.
Entrevue discrète. C'est ce texte qui pose problème. Il prévoit de faire contribuer la Sécurité sociale et l'Unedic (assurance chômage) aux allégements de charges prévus dans le cadre des 35 heures. Le patronat (Medef et CGPME) en fait un casus belli. Lundi dernier, Ernest-Antoine Seillière a menacé: «Nous quitterons les régimes sociaux si d'aventure le gouvernement s'avisait d'y ponctionner le moindre sou.» Les employeurs le savent: les syndicats sont sur la même position vis-à-vis des projets gouvernementaux, même si les motifs sont différents.
Mercredi, Martine Aubry a ouvert la porte à un compromis: pas de ponction sur l'Unedic, d'accord, mais les partenaires s'engagent à prendre en charge les cotisations retraites des chômeurs. Soit environ 20 milliards de francs en année pleine, contre 7 seule