Humeurs, rumeurs et fureurs ne sont pas l'apanage de la droite
parisienne. L'appât du gain échauffe aussi les esprits à gauche. Moins spectaculaires, moins fracassantes qu'à droite, les querelles socialistes, feutrées depuis plusieurs mois, n'en sont pas moins vives. Et commencent à s'étaler au grand jour. «Toute cette histoire monte au cerveau de beaucoup de gens, ils ont perdu la tête. Il faudrait que la fièvre retombe», observe sans rire l'un des candidats potentiels. C'est que la cause semble entendue: à mesure que la droite municipale et nationale s'enfonce, les chances de la gauche aux municipales de mars 2001 s'affirment. Depuis quatre ans, la majorité plurielle ne cesse de progresser dans la capitale: 6 arrondissements sur 20 en juin 1995, 9 députés sur 21 en juin 1997, un bon score aux régionales de mars 1998 et, pour la première fois, une pole position aux européennes du 18 juin. Et ce n'est pas la folle semaine passée du RPR, des aveux de Xavier Dugoin à la double perquisition chez Jacques Toubon, qui ternira l'optimisme ambiant à gauche. Du coup, les grands mots sont lâchés: «Il y a une perspective historique pour l'alternance à Paris», clament en choeur les ténors du PS.
Trois pôles de pouvoir. Sans doute. Mais à y regarder de plus près, les moteurs de la «machine à perdre» socialiste chauffent déjà. Principale cause de la zone de turbulences traversée par la gauche: l'absence d'un leadership incontestable. Depuis les municipales de 1995, trois pôles de pouvoir o