Paris ville de gauche? Alléchante au vu de l'évolution du rapport de
forces électoral depuis 1995, la formule ne colle pas à la réalité sociologique de la capitale. Certes, le 18 juin, lors des élections européennes, le total des voix de gauche (41,91%) a, pour la première fois depuis 1875, dépassé l'addition des suffrages de droite (listes Sarkozy, Pasqua et Bayrou, 40,25%). Encore faut-il, pour arriver à cette performance, y inclure la totalité des 17,01% des voix recueillies par Daniel Cohn-Bendit. A regarder de près ses résultats dans certains quartiers bourgeois (20,20% dans le Ve arrondissement, 22,64% dans le IIe, 18,05% dans le Ier), la tête de liste des Verts semble avoir ratissé au-delà des catégories traditionnelles de la gauche. Avec 20,21% des suffrages, la liste de François Hollande est, elle, demeurée près de trois points en dessous de sa moyenne nationale. C'est d'ailleurs l'une des constantes des scores du PS dans la capitale. Minoritaire en France lors des législatives de juin 1997, la droite était par exemple toujours majoritaire à Paris avec 52,6% des voix contre 46,66% pour la gauche. Même chose en mars 1998 lors des régionales. Devancée de trois points par les listes de la gauche plurielle dans l'ensemble de la région Ile-de-France, la droite RPR-UDF, menée par Edouard Balladur, en avait conservé quatre d'avance à Paris intra muros: 39,61% contre 35,5%.
Des cadres. Pour Claude Dargent, chercheur à l'Observatoire interrégional de politique (OIP), le cons