Béziers, envoyé spécial.
Le maire sortant Démocratie libérale dit vouloir «vaincre le signe indien». Son challenger socialiste parle, lui, de «conjurer la malédiction». Un électeur intercepté au hasard sur les allées Paul-Riquet estime en souriant que l'un et l'autre «ne pourront rien contre le sort». A Béziers, la superstition le dispute déjà à la politique pour les prochaines municipales de 2001.
Seul le soleil est à peu près constant sur les platanes de la ville. Sous les platanes, en revanche, c'est l'instabilité qui l'emporte. Un seul maire a pu se succéder à lui-même depuis la Libération, mais le malheureux est décédé avant la fin de son second mandat. Les quatre derniers occupants du vieil hôtel de pierre de la place Gabriel-Péri ont, tour à tour, été communiste, RPR, socialiste et finalement UDF, aujourd'hui DL. Le prochain scrutin est, en ce sens, un défi aux lois politiques du cru. Et déjà s'annonce le duel entre le sortant madeliniste Raymond Couderc et son prédécesseur PS Alain Barrau, qui entend reprendre la barre.
Reconquête. La politique, c'est aussi l'art inépuisable d'espérer changer les logiques du monde. Deux ans après sa défaite municipale de 1995, Alain Barrau a reconquis le siège de député de la sixième circonscription de l'Hérault, que lui avait piqué Raymond Couderc en 1993. Son équipe y voit le signe de la «reconquête en cours» de la région Languedoc-Roussillon par la gauche. L'équipe de Raymond Couderc y voit, de son côté, le fait de «circonstances ma