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Libération

Chirac soigne ses petites entreprises. Hier dans les Yvelines, il a multiplié les attaques contre Jospin.

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publié le 29 octobre 1999 à 1h23

Vélizy, envoyé spécial.

Qui l'eût cru? Jacques Chirac s'est réveillé, hier, avec une «extinction de voix». Piqûre, sirop? Toujours est-il que, quelques heures plus tard, il s'est retrouvé dopé lors de sa petite virée dans les Yvelines. A Vélizy, devant une tablée de chefs d'entreprise, concoctée aux petits oignons par Frank Borotra, président RPR du conseil général, le chef de l'Etat a retrouvé les ressources vocales suffisantes pour étriller sujet après sujet le gouvernement: le poids des charges excessives, les 35 heures, les fonds de pension. Le tout sans élever la voix devant un public acquis d'entrepreneurs, dont certains dirigeants du Medef. Plus un Corrézien, salué par le président de la République d'un: «Pour un Corrézien, il n'y a pas d'âge pour bien faire.»

Un rêve, donc, cette petite sortie, alors que Lionel Jospin se trouve en Martinique (lire page ci-contre). Là, à quelques encablures de Paris, dans un département en pointe, où le taux de chômage est l'un des plus faibles de l'Hexagone, pas de contradictions, Chirac peut se démarquer, à l'aise, du Premier ministre. Le chef de l'Etat n'a qu'à caresser dans le sens du poil ses auditeurs, reprendre son credo de la «modernité» et saisir, au bond, la devise d'un patron: «Ce ne sont pas les grands qui mangent les petits. Ce sont les rapides qui mangent les lents.» Alors, il fonce. Potion sans douleur. Ses interlocuteurs, en bon faire-valoir, se plaignent-ils du poids excessif des charges sociales, des tracasseries admi