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Libération

Jospin débarque avec sa méthode à la Martinique. Il privilégie l'insertion régionale des Antilles.

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publié le 29 octobre 1999 à 1h24

Fort-de-France, envoyé spécial.

Durant les huit heures de vol, ministres et proches collaborateurs n'ont pas eu une minute à eux. Lionel Jospin leur a demandé de relire avec lui les onze discours qu'il doit prononcer au cours de sa visite de quatre jours en Martinique et en Guadeloupe. A sa descente d'avion, mercredi soir à Fort-de-France, il a parlé «de bouche et de coeur» pour dialoguer avec les Antillais. Chacun à sa manière, ces derniers lui avaient concocté un message de bienvenue. Celui du patronat local s'affichait en quatre mètres par trois sur des panneaux publicitaires: «Monsieur Jospin, la Martinique a-t-elle droit à l'Etat de droit?» Sur l'autoroute qui mène à la capitale de l'île, le chef du gouvernement a pu constater que les syndicats tenaient eux aussi à le saluer: des dizaines de CRS étaient déployés sur la chaussée face à la concession Toyota où un conflit, démarré depuis cinq mois, n'en finit pas d'alourdir le climat social de la Martinique. Quelques dizaines de mètres plus loin, comme la veille, l'autoroute était à nouveau barrée par des syndicalistes tandis que le patron de la concession était séquestré par une cinquantaine de personnes. Dans le ciel, un hélicoptère tournait au-dessus du long cortège jospinien se faufilant dans les bouchons jusqu'au monument aux morts de la ville. Grand cri. Là, l'accueil militaire fut des plus classiques. Celui de la petite centaine de personnes présentes a redonné le sourire au chef du gouvernement. Ça a commencé par u