Comme au football, on a joué hier les prolongations de la seconde
loi Aubry sur les 35 heures à l'Assemblée nationale, avec l'examen de l'article 2 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). La seconde loi a été adoptée en première lecture le 19 octobre par les députés et doit prochainement venir devant le Sénat. Mais l'article 2 du PLFSS organise ce que l'opposition a appelé l'«usine à gaz» destinée à financer les allègements de charges patronales (lire ci-dessous). Il a été voté hier à 13 heures par les seuls socialistes. Les communistes et l'opposition ont voté contre pour des raisons inverses, la droite reprochant d'augmenter les prélèvements sur les entreprises et le PCF, par la voix de Maxime Gremetz (Somme), de «ne pas assez taxer les profits».
Tractations. Pas d'inquiétude au demeurant pour le vote final de la loi: Martine Aubry savait que les communistes allaient manifester leur mauvaise humeur sur cet article. Mais l'état d'esprit n'y est plus. Lors du débat sur les 35 heures, le gouvernement avait pu mener en coulisse un petit jeu de tractations avec la majorité plurielle, tout en jouant l'union sacrée contre une opposition tiraillée entre ses différentes sensibilités. Cette fois, c'est la ministre de l'Emploi et de la Solidarité qui se retrouve sur la défensive, tandis que l'opposition peut s'en donner à coeur joie.
Cet article créant un «fonds de financement de la réforme des cotisations patronales de Sécurité sociale» est pour François Goular