Menu
Libération

En Guadeloupe, Jospin respire... après s'être fâché en Martinique. Il a lancé un rappel à l'ordre aux chefs d'entreprise.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 octobre 1999 à 1h25

Martinique, envoyé spécial.

Lionel Jospin n'est pas venu aux Antilles pour la photo souvenir sous les tropiques. Avant son départ pour la Guadeloupe, la fin de son séjour en Martinique a été marqué jeudi soir par une série d'annonces dans le domaine économique ­ «plan d'urgence pour la banane», poursuite de la défiscalisation pour les investissements outre-mer, allègements de charges sociales pour certaines PME ­ mais aussi par une grosse envie de faire de la politique sur un territoire où les esprits sont chauffés à blanc par la multiplication des conflits sociaux.

L'occasion lui en a été offerte au cours d'une rencontre avec les chambres consulaires. Le Premier ministre venait de se livrer devant les entrepreneurs à l'un de ces exercices d'équilibre dont il raffole: «Moi, je respecte le droit de grève mais quand un conflit social dure quatre mois, c'est qu'il y a des excès et qu'il faut trouver une nouvelle pédagogie.» Il a alors été interpellé par un chef d'entreprise qui a mis en cause le préfet, Dominique Bellion, incapable selon lui de «rétablir l'état de droit en Martinique». Cela n'a pas plu. Piqué au vif, Lionel Jospin a pris le micro et ripé vers le rapport de force: «Ne vous trompez pas Messieurs sur le sens de cette rencontre et restez des chefs d'entreprise. Moi je viens ici pour remplir mon rôle, gardez le vôtre. Dirigez vos entreprises, maîtrisez les problèmes sociaux, produisez et ne venez pas mettre en cause ici des fonctionnaires de l'Etat.» Très en colère,